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L'ARIEGEOISE DES CASQUES

Publié le par Jean Denis

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En cette fin juin, comment ne pas s’abandonner à la délectation des réminiscences des riches pages de cette saison. De Riom à Tarascon-sur-Ariège en passant par Gignac, Le Mont-Blanc et bien d’autres encore….. Une succession d’instantanés, savoureuses péripéties qui mises bout à bout forment un nouveau chapitre du livre des « Je porte 1 casque ».

 

Force est de reconnaître que cette Ariégeoise a été l’occasion de passer à « Latrape »… au propre et au figuré pour certains. C’est clair qu’en se chatouillant un peu l’imagination, on pouvait, au passage du dit col, supposer qui seraient les dupes.

 

efr-4659--converted-.jpgCertains, tels les grands criminels qui reviennent toujours sur les lieux de leurs méfaits, ramenant leur carcasse (certes athlétique) sur ses pentes surchauffées des cols ariégeois, sur les traces des plus grands qui ont forgé la légende de ces lieux, ont surement sous-estimé les méfaits de la nature humaine qui veut que  « point trop n’en faut ». La répétition ascensionnelle  d’un semestre des plus chargés allait leur être fatal. Nostradamus qui gagna forces concours de pronostics n’aurait pas songé à un tel épilogue. Et oui, au bout de l’effort, il y a toujours un peu d’espérance. Celle qui nous conduit là où on doit aller et en ce dimanche c’était enfin le sacre de Lolo.

 

Pourtant, tout avait bien commencé dès huit heures par un départ aux premières places. Mais rapidement les choses allaient se corser. Un signal de départ suivi d’une grande pédalée sur une route aussi étroite et tortueuse que gravillonneuse et espiègle.

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C’est vrai que l’absence de difficulté sur les 40 premiers kilomètres permettait de rester au contact. Mais à quel prix !!!

Cette phase préalable s’avèrera au final très trompeuse et usante par le stress qu’elle a engendré. Imaginez plus de 800 cyclistes lâchés à plus de 40 km/heure sur une route rebondissant à souhait ; avec une multitude de rétrécissements ; certains qui passent par la droite, d’autre par la gauche, voire au milieu ; des coups de freins incessants ; des cris et invectives en tous sens  et vous avez ainsi un terrain propice aux chutes. Et, malheureusement il y en eu, ce qui n’a fait qu’accroître notre anxiété pour nous prendre insidieusement  beaucoup d’énergie.

 

Autant dire quel fut notre bonheur de voir enfin arriver le Col de la Rille. Bon, c’est vrai que la moyenne en a pris un coup, mais la sérénité était sûrement à ce prix. Les prémices de cette première ascension laissait pantois et sans jambe, notre « Poulet » dont le caquet nous p_V6V2764.JPGarvenait de plus en plus faiblement pour finir par s’éteindre… comme il nous le dira plus tard, j’ai géré… quelques hectomètres plus loin c’était notre « long bornard » Marcellou qui cédait prise déjà la tête ailleurs dans son « Paris-Brest-Paris ». Le reste de l’escouade arrivait groupé au sommet de cette première « bute ». Restait derrière une belle descente et une grosse partie de manivelle dans la plaine ou nos casqués trainaient jusqu’au pied du Catchaudeque une bonne cinquantaine de participants.

 

Se dispersant sur toute l’étendue de la montée, l’aventure tournait en cet instant à la cure d’altitude. Le souffle court l’échine courbée enfonçant les pédales sur une route qui a chaque virage débouchait vers le ciel, chacun guettait avec impatience la fameuse pancarte jaune col à 3km  (une des originalités de l’épreuve). Yannick toujours en jambes partait de l’avant, laissant un « quintet majeur » sur les pentes de ce second col mené bon train par nos casqués encore fringants.

 

_V6V2680.JPGA peine le temps de descendre, de se ravitailler que c’était déjà la montée de Latrape. Surement le col le plus facile à monter, sauf pour Lolo. Il n’aime pas cette période des 100 km de course. Il y connaît toujours un coup de pompe… ça ne durera pas… Mais c’est encore le groupe de cinq qui basculait vers le quatrième col… le Saraillet. Col dévastateur et cassant avec ses ruptures de pentes et sa route sans rendement, surtout que notre Lolo avec sa tenue d’or avait retrouvé la bonne « pression » et nous la mettait.

 

Là haut, résignés et fourbus, jetant désespérément leurs dernières forces dans la descente le quintet poursuivait son tir groupé jusqu’au pied du Port de l’Hers.

 

_V6V2768.JPGEn soi, ce n’est pas un col difficile, mais au bout de 160 bornes, cette dernière montée devenait une longue procession paisible d’un peloton cycliste qui se dirigeait vers les « alpages » comme un cheptel transhumant. Certains, accablés par la chaleur, ou de troubles mécaniques, physiques, psychologiques y connaîssait les affres de la mise à pied. C’est ainsi que l’ont retrouvait essaimés des grappes entières de coursiers. Fourbus, ils recherchaient un asile temporaire sous un coin d’ombre, au pied d’un arbre, un peu de fraîcheur sous une cascade, sous un tuyau d’arrosage… juste le temps de reprendre quelques forces.

 

Pas étonnant que dès le pied Payou, puis Christophe décidaient de s’octroyer une montée un peu plus paisible. Plus tard, le Papet avait lui aussi son  petit coup de chaud, mais au moral revenait sur un Lolo aux jambes de Fuego, flanqué d’un inébranlable Nicolas. C’est ainsi que tous trois franchissaient, après Yannick cette dernière difficulté.

Il faut rendre hommage à un public chaleureux et nombreux qui nous portait tout au long du Port de L’hers. Les familles bien sûr, mais aussi les badauds et les nombreux vacanciers qui écumaient en ce week-end ensoleillé  ce lieu enchanteur. Un « Cormet de Roselend » miniature à mon avis.

_V6V2763.JPGRestait 11 km de descente de vrai bonheur à savourer pour l’arrivée à AUZAT.

Et…. ! le Poulet et Marcel me direz-vous… et bien ils arrivaient paisiblement dans cet ordre derrière Christophe et Payou, démontrant ainsi la bonne santé de notre Team. Huit au départ, huit à l’arrivée.

Et puis,  finir sans gagner c'est sûrement plus difficile que de finir en vainqueur. La souffrance est plus longue, plus dure et il faut une aussi grande force morale. Surtout quand on est "scotché" dans les rudes pentes du Port de L’Hers sous un soleil  accablant, on a tout le temps de se poser des questions et de souffrir.

 

A Auzat ce fut le moment des retrouvailles et des agapes avant de se remettre  en selle pour rejoindre Tarascon 12 km plus loin et partager le « monaco » traditionnel.

 

10617504.jpgMaintenant, rendez-vous à Font-Romeu le 25 septembre 2011 pour les nouvelles aventures du Team. Ne dit-on pas que les choses qui se reproduisent enchantent les Dieux et les hommes. Fort de cette assurance, on rêve déjà nouveaux exploits, de revanche… et les projets s’inscrivent avec espérance dans la ferveur de cette nouvelle phase annuelle qui se projette après des vacances estivales bien méritées

 

TOUTES LES PHOTOS ICI : https://picasaweb.google.com/lh/view?q=ariegeoise&uname=nitoudefitou&psc=S#

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R
<br /> Super article, et 'je porte 1 casque'<br /> Sportivement Thierry<br /> RESPECT SPORT<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Merci, superbe cyclo, superbe organisation et superbe journée... tout s'explique<br /> <br /> <br /> <br />