MARVEJOLS-MENDE 2014, un « Cru » classé.
« Quand je cours, je me sens libre, je me vide, j’oublie mes galères et peu importe la vitesse, je sais que j’irai toujours plus vite qu’assis dans un fauteuil »
Cela fait maintenant très longtemps que la course à pied fait partie de mon quotidien. J’ai commencé en 1986… bientôt 30 ans. Bien sûr avant, il y avait eu le rugby, puis le tennis ; et depuis, il y a le vélo, la natation et le triathlon. Mais, courir reste la partie la plus intime, la plus ludique et certainement la plus joyeuse de mon être. Une vraie dépendance, une vraie nécessité dans ma vie de tous les jours ; et ce n’est pas mon entourage qui va me contredire.
Aussi mon 13ème Marvejols-Mende, un nombre symbolique, revêt pour moi une saveur particulière. La fin d’un « cycle ».
L’usure du temps, les aléas de la vie, et des dégâts irréversibles font qu’à 60 ans passés, mon corps me réclame une révision ; une vraie remise à niveau. Mais surtout la nécessité de me débarrasser d’un élément perturbateur que l’on nomme « tumeur ». Et oui, je sais maintenant que cela passera aussi par la perte de mon rein gauche en ce début de septembre 2014. Alors, c’est clair que ce 13ème MM je l’ai savouré différemment avec mes « chtis copains » du club d’Harnes : « Christine, Michel, Didier et Pierre ».
Rassurez-vous, ce n’est pas une déchéance, mais une nouvelle approche de ma pratique ; un nouveau cycle.
C’est vrai que j’ai toujours aimé la compétition ; ça ne sert à rien de s’entraîner si ce n’est pas pour faire des « matchs ». Bon… vu mon niveau, j’avoue que mon soucis premier n’était pas tellement de battre quelqu’un, ou d’être battu par quelqu’un ; c’était surtout celui d’atteindre un but, voire de me battre « moi-même ». Je vous le répète, je ne suis qu’un coureur ordinaire, un « compétiteur du dimanche ». Alors, pour moi la transition est simple.
Vivement mon 14ème Marvejols-Mende… et tous les autres après.
Ce dimanche 27 juillet, au départ de Marvejols, je savais déjà que le temps que j’allais réaliser n’avait plus aucune importance. Contrairement au temps qu’il faisait et qui lui était idéal, ni trop chaud, ni trop froid, soleil et légère brise. En fait, mentalement j’ai anticipé ma post opération. Je sais que je ne pourrais plus courir comme avant… remarque que c’était déjà un peu le cas !!! Donc, dès le départ, visière baissée, écouteurs dans les oreilles, « Springsteen et Otis » à fond, je suis parti en mode automatique. C’est donc sans aucun problème que j’ai accepté et fait mienne, cette réalité ; et paradoxalement j’ai vécu ça comme un soulagement … un peu comme si je n’avais déjà plus ce rein !!! Pour ça ce 13ème MM a été pour moi un nouveau cap (tiens…CAP comme course à pied…)
Et oui… j’ai vieilli, mon corps a changé, mon esprit aussi ; j’ai réalisé pendant cette course que courir contre le temps était devenu pour moi assez futile ; ce qui compte et qui reste c’est la souffrance et le plaisir ; contradictoire me direz-vous ?. Non, et tous les « sportifs » me comprendront ; cette part d’adrénaline qui se dégage quant on franchit la ligne d’arrivée ; cette part qui se transforme en joie d’en avoir « ch… », mais d’en avoir fini. Et oui « MICHEL » tu reviendras, parce qu’on est fait du même bois (c’est vrai que moi je suis encore un peu tendre). Alors, tout cela ne s’exprime plus en « chiffres » mais en « sensations » ; une fierté bien au delà du chrono, du classement, du regard des autres. Un certain égoïsme qui s’apparente à « la solitude du coureur de fond », même si ce dimanche nous étions plus de 3100 sur le même asphalte.
Conserver, garder et profiter d’une bonne condition physique, avec il est vrai dès maintenant une certaine pondération, même si dans les cols je serais plus léger ; partager le goût de l’effort avec des amis ; s’offrir une « récup » entre copains ; et découvrir de nouveaux horizons ; c’est un beau programme qui m’attend.
Commenter cet article